Qu’est-ce que l’hypersensibilité ?
Ma propre hypersensibilité m’a amené à en faire une thématique privilégiée de consultation.
Dans son livre Hypersensibles, Elaine N. ARON explique que l’hypersensibilité touche 15% à 20% des hommes et des femmes, qu’il y a des degrés de sensibilité et elle ne s’exprime pas nécessairement dans tous les domaines de notre vie, et que l’on devint hypersensible à certains moments de notre vie bien que cette caractéristique soit héréditaire.
On l’observe également chez tous les mammifères : souris, chats, chiens, chevaux et humains. En quelques générations, l’accouplement des plus sensibles créé une souche d’hypersensible.
Parce que la réceptivité aux stimuli est élevée, l’hypersensibilité se caractérise par une sensibilité nerveuse suractivée lorsqu’elle est surstimulée qui peut mener à l’épuisement nerveux. Le système nerveux en état d’hyperstimulation ne tolère plus rien. On peut alors se sentir désorienté, agacé, et devenir intolérant.
Ce qui est modérément stimulant pour la plupart des gens risque d’être extrêmement stimulant pour les hypersensibles, ce qui provoque une réaction brutale et un seuil de fermeture.
Ils réfléchissent davantage à tout ce qui les entoure et trient les données de façon semi-consciente ou inconsciente grâce à l’ouverture au monde subtil.
Cette sensibilité a des conséquences sur l’existence en général et en particulier sur la vie professionnelle, relationnelle, affective et intérieure.
L’hyperstimulation
Chaque situation nouvelle est particulièrement stimulante et les épreuves de la vie sont vécues de façon plus violente.
De manière quotidienne, la foule, la musique forte, la lumière forte, une journée au centre commercial, un coup de klaxon soudain ou l’écoute de 3 ou 4 conversations en même temps sur fond de musique sont des situations qui peuvent être extrêmement stimulantes.
L’hyperstimulation peut également émaner de l’intérieur de notre corps : la douleur, la tension musculaire, la faim, la soif, le désir sexuel. Toutes les émotions activent le système nerveux, la joie, la colère… on peut également être surexcités par des pensées semi-conscientes ou un degré modéré de stimulation sans émotion apparente. Parfois la personne n’est même pas consciente de ce qui la stimule : la nouveauté d’une situation, un bruit ou de nombreux objets.
Même si la personne croit être accoutumé à son environnement au point de ne plus réagir, il arrive qu’elle ressente un épuisement soudain parce qu’elle a fait l’effort conscient de tolérer quelque chose, qui en réalité, usait ses forces. Ces limites repoussées obligent un hypersensible à passer une soirée tranquille après par exemple, une journée au travail qui d’habitude est bien tolérée. A ce stade, un petit stimulus peut être la goutte qui fait déborder le vase.
Si toutes ces situations stressantes sont considérées comme la manifestation d’une anomalie fondamentale alors le stress sera accentué par le sentiment de culpabilité, faisant surgir parfois des crises existentielles, du désespoir ou le mépris de soi.
La crainte d’être taxé de timide, faible, effacé, peu sociable incite à vouloir être comme les autres, à se conformer à son environnement d’où une surcharge de stimulation qui engendre le stress. On peut même se sentir humilié de ne pas avoir suffisamment de vie sociale en raison de la nécessité de s’isoler régulièrement des stimuli.